DECORATIONS : Quand la Nation ignore ses fils méritants

Publié le par Parti de la Renaissance Nationale

L’inénarrable Laurent Bado, le fondateur du Parti pour la renaissance nationale (PAREN), est à la retraite depuis fin 2010. Après 37 ans de "bons et loyaux services" , il quitte les rangs sans avoir été décoré. Et ce serait malhonnête de dire qu’il n’a pas mérité une seule fois la reconnaissance de la Nation pendant ses 12 ans dans l’Administration. De même, ce serait difficile de méconnaître son énorme contribution à la formation de cadres de ce pays à travers sa carrière d’enseignant à la faculté de droit pendant 25 ans. La formule "la Nation reconnaissante à ses valeureux fils" est-elle devenue un slogan qui sonne creux ?

Malheureusement, on est en droit de le penser. Avant lui, le professeur Joseph Ki-Zerbo, dont la renommée avait fait le tour du monde, aura attendu toute sa vie la reconnaissance de l’Etat. C’est à sa mort qu’une médaille a été proposée à sa famille... A l’analyse, on se rend compte que de nombreux citoyens qui méritaient une distinction honorifique pour leur sérieux au travail, qu’ils soient du public ou du privé, ont été royalement ignorés. Il est fort possible que l’appartenance politique conditionne l’obtention d’une distinction au Burkina. Et c’est bien dommage. Quand vous êtes de l’opposition, on pense que vous travaillez à mettre en danger la République, ce qui ne peut vous valoir des Palmes.

Sinon, comment comprendre que des intellectuels et des politiques dont la renommée défie les frontières, soient royalement oubliés ? C’est vrai que le mode de désignation des personnes à décorer relève d’un secret des dieux. Vraisemblablement, le pouvoir de désignation est, le plus souvent, entre les mains de quelques privilégiés qui en font selon leur bon vouloir. Faut-il alors s’étonner qu’on soit arrivé à décorer une personne qui avait été condamnée par la justice ? La Grande Chancellerie ne s’intéresse pas toujours à la qualité des personnes à décorer, et fait entièrement confiance aux institutions qui proposent les noms des récipiendaires. Le voudrait-elle qu’elle n’aurait peut-être pas les moyens de fouiller le passé de chaque récipiendaire.

C’est d’abord et avant tout à l’Administration que revient la tâche de faire un bon boulot. Car, pour le moment, on a l’impression que les médailles sont distribuées comme des cacahuètes et qu’elles ont perdu toute leur valeur. Il faut aussi souligner que dans les universités, la politique partisane a gangréné les choses. Sinon, comment comprendre que dans l’Ordre des palmes académiques, Laurent Bado et Joseph Ki-Zerbo n’aient pas été décorés ? Pas difficile à comprendre. Au Burkina, il n’existe pas de mouvements régionalistes ou sécessionnistes mais "l’apartheid politique" est une triste réalité.

Laurent Bado, qui a beaucoup apporté à la Nation burkinabè en termes d’éveil de conscience de la jeunesse (il a animé de nombreuses conférences dans tout le Burkina), qui est l’auteur de plusieurs propositions de loi à l’Assemblée nationale et concepteur du grégarisme, aura finalement vu ses efforts reconnus par les siens du PAREN, lesquels lui ont décerné, ce week-end, un certificat de reconnaissance. Pour avoir animé la scène sociopolitique nationale pendant des années, cette distinction serait-elle celle qui, in fine, lui sera décernée ?

SIDZABDA

Le Pays

Publié dans Divers

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